Pascal Binet (formateur Académie de Grenoble) pour l’Apses 07/2013
L’introduction pédagogique poursuit plusieurs finalités. Il s’agit de situer le sujet dans les programmes officiels des Sciences Economiques et Sociales, d’énoncer les pré-requis, d’indiquer les objectifs de la séquence tant en termes de connaissances déclaratives que de connaissances procédurales, de préciser l’articulation entre le cours et les activités de travaux dirigés, et de présenter une analyse si possible assez succincte du dossier documentaire fourni à l’étude. (2011)
Une proportion élevée de copies prend le soin de développer une introduction pédagogique structurée. En règle générale, le sujet est bien positionné dans le programme. En revanche, rares sont les candidats qui évoquent les indications complémentaires du programme. Les objectifs se limitent souvent à une liste de notions et de savoir-faire (pas toujours exhaustive), alors que l’on souhaiterait que les objectifs soient présentés sous forme d’enchaînement progressif de savoirs et savoir- faire. Un nombre limité d’objectifs clairement identifiés est préférable à une longue liste manquant de cohérence. Le principal problème est l’absence de problématique ; il faut montrer en quoi la séquence pédagogique répond à un questionnement. Au total, l’introduction pédagogique reste trop souvent formelle ; elle apparaît comme un passage obligé, plutôt que comme une véritable mise en perspective pédagogique et didactique du sujet. (2012)
Si le cours n’a pas besoin d’être totalement rédigé, on attend cependant du candidat qu’il fasse preuve de qualités rédactionnelles. Dans toute la mesure du possible, il est souhaité que ce cours soit problématisé, qu’il fasse l’objet d’un plan détaillé indiquant évidemment les titres des parties et sous-parties, mais aussi les différents points abordés, et que l’introduction et la conclusion soient totalement rédigées (ce qui est rarement le cas ; dans bon nombre de copies, il n’y a ni introduction ni conclusion à proprement parler, mais quelques remarques de nature pédagogique qui doivent plutôt figurer dans les propos introductifs du devoir). (2011)
Le cours, comme on l’a dit plus haut, doit être rédigé. Il n’est pas indispensable de présenter ce cours de manière dialoguée, surtout si cette présentation nuit à la qualité de la structuration de l’ensemble. Il suffit au fur et à mesure du déroulement de la leçon de noter les références des documents entre parenthèses. Si le candidat croit bon d’indiquer les questions posées aux élèves à partir des documents servant de supports à la leçon, il peut fournir ces questions sur un feuillet séparé de manière à ce que la qualité de la rédaction ne soit pas altérée. (2011)
Globalement le contenu scientifique du sujet est plutôt maîtrisé. Mais les connaissances restent parfois superficielles et se limitent à celles contenues dans les documents. Les notions essentielles ne sont pas toujours définies avec la rigueur attendue pour un concours de ce niveau. Beaucoup de candidats s’éloignent du sujet, en traitant par exemple des effets de l’investissement sur la croissance ou en procédant à des développements théoriques déconnectés des objectifs d’apprentissage visés. Si le candidat doit faire preuve de sa maîtrise des contenus scientifiques en lien avec le sujet, ceux-ci ne doivent pas être développés pour eux-mêmes. Il est essentiel que le candidat démontre sa capacité à les rendre accessibles aux élèves. (2012)
Les activités ou travaux dirigés n’ont de signification que s’ils offrent une réelle complémentarité par rapport au cours. L’objectif n’est pas de proposer un deuxième cours, mais une activité pensée en rapport étroit avec le cours, qui vienne éclairer un point particulier que l’on n’a pas pu développer pleinement en classe entière, ou retravailler tel ou tel concept sur lequel les élèves peuvent éprouver des difficultés particulières de compréhension. (2011)
Comme on l’a dit également plus haut, un des aspects majeurs témoignant de la réussite de l’épreuve est la qualité de l’articulation entre le cours et les activités ou travaux dirigés. Plusieurs possibilités s’offrent bien sûr au candidat. Par exemple, si on assigne au cours l’objectif de parvenir à la maîtrise de la notion de déviance, et aussi l’assimilation de la différence entre le non respect d’une norme sociale (marginalité) et le non respect d’une norme juridique (délinquance), l’objectif complémentaire du cours peut être d’approfondir cette forme particulière de déviance qu’est la délinquance : on cherche alors à expliquer un certain nombre de problèmes spécifiques qui n’ont pas été vus en cours, s’attachant notamment à la définition, à la visibilité et à la mesure de la délinquance (pluralité de ses formes, fonction d’agenda des médias, mesure de celle-ci par les dépôts de plainte, les enquêtes de victimisation, ...) (2011)
les considérations didactiques sont négligées, les documents mal insérés et peu exploités. Le candidat doit à la fois afficher sa maîtrise du sujet et prouver qu’il sait construire un cours adapté à une classe de terminale. Il est insuffisant d’annoncer que le cours est dialogué et qu’un dossier documentaire a été fourni aux élèves une semaine avant la séance ; la pratique pédagogique doit être présentée. Trop rares sont les cas où l’on peut distinguer une véritable implication de l’élève et une progressivité des questions du plus simple et du plus général vers le plus complexe et vers l’analyse. La démarche pédagogique présentée est parfois artificielle : le professeur fait préparer aux élèves un travail à faire, mais qui n’est finalement utilisé ni en cours ni en séance de travaux dirigés. L’effort de présentation de la démarche pédagogique est généralement plus important pour la séquence de travaux dirigés que pour celle de cours ; il est toutefois regrettable que des calculs ne soient trop souvent demandés que pour eux- mêmes. (2012)
En matière d’évaluation, il est bon de proposer quelques exercices récapitulatifs permettant de vérifier l’acquis en fin de séance (questions de définitions, schémas d’implication, exercices à trous, QCM,....). Mais il est surtout attendu du candidat qu’il montre sa maîtrise des épreuves de baccalauréat en proposant un sujet de synthèse ou une dissertation prenant appui sur le support documentaire. Il ne s’agit pas exclusivement de faire des sujets à partir d’une autre base documentaire, mais on pourra aussi s’appuyer sur une sélection des éléments du dossier (même si pour la dissertation, il est sans doute nécessaire de proposer d’autres documents, en fonction de la problématique adoptée). A titre d’illustration, en s’appuyant sur les documents 3, 4, 6 et 7, on pourra soumettre aux élèves le sujet de synthèse suivant : Après avoir mis en évidence les différentes formes de déviance, vous montrerez le processus par lequel la déviance se transforme sous certaines conditions en délinquance. Evidemment, bien d’autres sujets sont possibles, et on trouvera notamment dans le corrigé ci-dessous une présentation intégrale d’un autre sujet de synthèse. (2011)
L’évaluation est souvent sacrifiée, certainement par mauvaise gestion du temps. Dans de nombreux cas, les candidats proposent une question de synthèse avec travail préparatoire. Ce type d’exercice n’est pas toujours adapté car il ne permet pas de vérifier précisément les acquis des élèves. Une diversité d’exercices permettant de tester les apprentissages (compétences, notions, mécanismes) est souhaitable. Il est essentiel que l’évaluation soit articulée avec le cours et le TD. Or, elle porte parfois sur des points qui n’ont pas été traités en cours et en TD et il est rare qu’elle soit l’occasion de vérifier que les objectifs d’acquisition présentés dans l’introduction pédagogique ont été atteints. Il convient donc de ne construire l’évaluation qu’après s’être demandé ce qu’il est essentiel que les élèves maîtrisent sur le thème. (2012)
1/ problématisation à tous les étages (problématisation pédagogique, ie choix didactiques, et problématisation sur le fond des «connaissances déclaratives»)
2/ Ce qui fait la note c’est ce qu’il y a en plus du dossier
" - vos connaissances complémentaires (culture générale en sociologie et économie)
" - votre technique de prof
" - la cohérence d’ensemble
" - la maîtrise du temps
3/ Les repérages dans un dossier
" - courants de pensée
" - épistémologie
" - méthodologie
" - oppositions ou nuances entre documents
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